Chinwe Obi; bénévole avec ON Bâtit ​

Bonjour, chers lecteurs! Dans cette entrée de blogue, nous vous présenterons un témoignage de première main concernant l’expérience d’une nouvelle arrivante. J’ai récemment eu l’occasion de discuter avec Chinwe. Chinwe est une nouvelle arrivante au Canada. Elle nous a offert un aperçu de son expérience et a accepté de répondre à des questions que nous recevons souvent des clients.

Kepreye : Parle-nous de toi et parle-nous brièvement de ce à quoi a ressemblé ton déménagement au Canada.
Chinwe : Je suis présentement une bénévole auprès d’ON Bâtit, ce qui a une valeur inestimable à mes yeux! Avant d’arriver au Canada, je travaillais comme conseillère en surveillance et évaluation pour le John Hopkins Center for Communications Programs. Je suis titulaire d’un baccalauréat en développement communautaire et je suis sur le point de compléter un programme de maîtrise à l’Université d’Ottawa.

Kepreye : Durant le processus d’immigration, quels sont quelques-uns des aspects qui ont porté le plus à confusion?
Chinwe : Il y en avait tellement. Un élément majeur qui a semé de la confusion était le temps froid! Le système de transport public m’était également étranger. Les autobus ont des numéros identiques mais des trajets différents. Il m’est donc arrivé à quelques reprises de monter à bord du mauvais autobus. Au début, je ne savais pas si je devais activer la sonnette pour descendre de l’autobus. Aussi, j’ai appris que je devais fréquenter plusieurs épiceries puisque certains produits sont moins dispendieux dans certaines épiceries.

Kepreye : Quels ont été les défis au moment de demeurer en contact avec ta culture?
Chinwe : Le premier qui me vient à l’esprit est la nourriture et l’accès aux spécialités de mon pays. Il n’était pas facile de trouver des épiceries internationales qui vendent les produits nécessaires à la préparation de mes plats locaux. Un autre défi est le fait de ne pas pouvoir porter mes vêtements culturels ou plus légers en raison du temps froid.

Kepreye : Quelles sont tes impressions des hivers canadiens?
Chinwe : J’ai commencé à détester l’hiver dès le jour où je suis arrivée, au printemps 2019. Les températures extrêmes qui m’ont accueillie au moment de ma descente de l’avion m’ont abasourdie. Je me suis dit que l’hiver serait insoutenable si le printemps était aussi rude. J’ai donc commencé à me préparer tôt en obtenant mon vaccin contre la grippe avec mes enfants et en achetant les vêtements appropriés. L’un des aspects les plus difficiles de l’hiver est d’attendre l’autobus dans un froid glacial, tellement que vous sentez que vos yeux gèlent. Il est donc difficile de ne pas pouvoir profiter de la vie à l’extérieur pendant la moitié de l’année.

Kepreye : Quel a été le processus afin d’inscrire tes enfants à l’école?
Chinwe : L’inscription de mes enfants à l’école s’est avéré un processus facile en raison de l’information détaillée qui est disponible en ligne. J’ai communiqué avec le conseil scolaire local pour prendre un rendez-vous pour leur service d’évaluation à mon arrivée. Toutefois, j’ai dû attendre d’emménager à une adresse permanente avant d’amorcer le processus d’inscription puisque nous habitions dans un appartement temporaire Airbnb pour les premières semaines. Afin d’inscrire vos enfants pour la première fois, l’école ou le conseil scolaire les évaluera pour déterminer à quel niveau ils devraient être inscrits et s’ils requièrent un appui additionnel gratuit, comme des cours de langue en français ou en anglais. Il y a aussi des travailleurs de l’établissement dans plusieurs écoles pour vous aider. Vous devez fournir certains documents, comme : Preuve de l’âge de votre enfant – certificat de naissance ou passeport, Preuve de résidence – copie d’un relevé de banque, d’une facture de téléphone ou d’électricité ou d’un bail sur lequel figurent votre nom et votre adresse, Preuve que votre enfant a été immunisé – dossier d’immunisation ainsi que vos papiers d’atterrissage.

Kepreye : Quelles différences majeures as-tu observées entre le système d’éducation canadien et celui de ton pays d’origine?
Chinwe : J’ai remarqué que les approches en matière d’éducation au Canada sont l’apprentissage par le jeu, académique, Montessori, Waldorf, Reggio Emilia, coopérative ou religieuse, y compris chrétienne, catholique, juive et islamique. À l’école de mes enfants, par exemple, des voyages éducatifs sont constamment organisés par les écoles à des endroits comme les musées, les milieux de travail, les institutions culturelles et les différents quartiers des villes. Ce n’était pas nécessairement le cas dans mon pays d’origine. Ici, au Canada, les écoles ont tendance à s’attarder à promouvoir le développement de l’enfant et à stimuler ses capacités de pensée créative et analytique, plutôt que de l’inciter à apprendre des concepts théoriques. J’ai aussi découvert que l’éducation universitaire au Canada mise beaucoup sur la recherche et que les étudiants ont la chance de s’impliquer dans des expériences et des projets de groupe intéressants afin de leur offrir une expérience d’apprentissage complète basée sur l’innovation et la pensée critique. L’atmosphère qui règne dans les salles de classe à l’université au Canada est incroyablement ouverte et amicale alors que les professeurs agissent davantage comme des guides pour aider les étudiants à apprendre de manière indépendante.

Kepreye : Pourquoi as-tu choisi de devenir bénévole et quels ont été les bénéfices du bénévolat pour toi?
Chinwe : L’une des choses que j’ai retenue des webinaires ON Bâtit que j’ai suivis avant d’arriver au Canada est l’importance des bénéfices du bénévolat pour les nouveaux arrivants. Heureusement pour moi, ON Bâtit offrait un poste de bénévole pour lequel j’ai rapidement postulé, puis que j’ai obtenu. Faire du bénévolat auprès d’ON Bâtit est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis que je suis au Canada puisque cela m’a aidée de manière incroyable, notamment en me donnant un sentiment d’appartenance au sein d’une équipe tissée serrée, en m’intégrant aisément dans la culture canadienne, de même qu’en me permettant d’améliorer mes compétences techniques et non techniques tout en acquérant de l’expérience de travail au Canada. Le bénévolat a aussi contribué positivement à ma santé mentale et s’est avéré une excellente occasion d’élargir mon réseau professionnel et de travailler avec des groupes diversifiés.

Kepreye : Peux-tu identifier un défi étrange que tu as rencontré lors de ton séjour?
Chinwe : Un défi étonnant a été de constater à quel point il est dispendieux de se faire coiffer ici, au Canada, soit environ 80 % de plus que le montant que je devais payer chez moi. Un autre défi est de ne pas être en mesure d’embaucher une bonne ou d’avoir recours à une autre forme d’aide, ce qui était plus accessible dans mon pays.

Kepreye : Quelle est ta recommandation pour les gens qui immigrent au Canada?
Chinwe : Déménager dans un nouveau pays est l’une des transitions les plus complexes auxquelles vous ferez face dans votre vie. Mais en réalité, chaque personne vivra des expériences différentes en fonction de la façon dont elle affrontera ce changement. Si vous êtes familier avec certaines des difficultés et réactions potentielles, vous serez mieux outillé pour composer avec celles-ci de façon appropriée. Mon conseil serait de garder un esprit ouvert, d’être pleinement conscient des défis et de rester calme. Éventuellement, les choses tomberont en place. Il est très important de vous intégrer à votre nouvelle communauté, de faire du bénévolat, d’établir des contacts, de fréquenter les lieux de recueillement locaux, de suivre un cours de langue, de visiter votre centre communautaire et de poser des questions. Il existe de l’aide pour les nouveaux arrivants.

Merci d’avoir partagé ton expérience, Chinwe. Veuillez communiquer avec l’équipe d’ON Bâtit au [email protected] si vous souhaitez partager votre expérience.